Réduire le temps de travail peut-il améliorer notre
bilan carbone ? Ne riez pas – c’est très sérieux. Cette leçon d’écologie
couplée à un nouveau modèle managérial nous vient du Royaume-Uni. À partager
sans modération à votre patron.
On lui prête des vertus miraculeuses. La semaine de 4 jours, loin de pénaliser la productivité des
entreprises,
permettrait une meilleure organisation, moins de stress et plus d’équilibre
entre vie professionnelle et personnelle.
C’est en tout cas ce que vantent les gourous du
travail américains.
De ce côté-ci de l’Atlantique, nos voisins
britanniques ont trouvé un autre argument à ce mode de travail aux horaires
allégés : la lutte contre le dérèglement climatique.
Repenser le
temps de travail pour repenser les politiques énergétiques
« Les indices prouvant qu’une semaine de
travail plus courte peut aider à réduire la pollution de l’air et notre
empreinte carbone sont nombreux. » Cette affirmation nous vient d’Autonomy, un think tank indépendant du Royaume-Uni. Sa
mission : réfléchir au futur du travail. RH, technologie, égalité,
lieu de travail, salaire minimum… les pistes de réflexion sont nombreuses et
diverses.
Dans son dernier rapport, l’entreprise relaie les travaux de Juliet Schor.
Cette professeure de sociologie de l’Université de Boston en est
persuadée : « des horaires réduits entraînent une directe baisse des
émissions ». Pour elle, c’est clair : « il n’y a pas de meilleur
moyen pour répondre aux nouvelles politiques énergétiques que de repenser le
temps de travail.
Le bilan
carbone désastreux des horaires à rallonge
L’argument principal du rapport, c’est que travailler
moins… laisse plus de temps pour changer son comportement.
« Une semaine plus courte entraînerait une série
d’améliorations pour l’environnement et aiderait le pays à transitionner vers une économie plus durable. Les gens auraient plus de temps pour s’engager dans
des alternatives bas-carbone – marcher ou faire du vélo plutôt que
conduire, cuisiner avec des ingrédients frais plutôt que réchauffer des plats
surgelés au micro-ondes. Réduire le temps de transport et des trajets en
voiture entraînerait une réduction de la pollution dans les villes. En
parallèle, le temps passé en-dehors du bureau pourrait permettre aux
individus de se détourner d’une consommation intensive pour privilégier des
activités plus “soft” (…). Ça pourrait être l’occasion d’investir du
temps pour soi et la communauté, plutôt que dans une consommation
matérielle. »
Serions-nous plus écolos le week-end ?
Apparemment, oui. Quand on a le temps, on se dirige
naturellement vers des activités moins énergivores et polluantes. On va au
marché plutôt qu’au supermarché, on prend le temps de cuisiner plutôt que de
réchauffer des plats préparés, on se promène plutôt que de se déplacer en
voiture…
-16% sur les
gaz à effet de serre
Une étude de David Rosnick et Mark Weisbrot estimait dès 2006 que si les États-Unis prenaient
exemple sur l’Union Européenne en matière de temps de travail, leur
consommation d’énergie baisserait de 20%. Et ils ne sont pas les seuls à
faire le lien entre temps de travail et dégradation de l’environnement. Les chercheurs Jonas Nässen et Jörgen
Larsson ont constaté qu’une baisse de 1%
des horaires de travail pouvait entraîner une baisse de 0,8% des émissions des
gaz à effet de serre. On vous fait le calcul : une journée de travail
par semaine en moins pourrait donc entraîner une baisse de 16% des émissions de
gaz à effet de serre.
Et nous, on fait quoi ?
Chez Ad’hoc communication, notre organisation en éco-système
agile nous permet de limiter nos déplacements, et de concentrer nos temps de
travail. Le télétravail est appliqué sans limite car notre fonctionnement
est basé sur la confiance, la responsabilité, l’autonomie.
Nous privilégions les modes de déplacement en commun, le
vélo ou la marche. Nous invitons chacun à prendre soin de sa santé, de son
équilibre familial (on fait d’ailleurs des conférences pour prévenir le
burn-out, donner des clés de réflexion).
Bien-sûr nous ne sommes pas parfaits et avons beaucoup de
progrès à faire encore. Il ne s’agit ni de donner de leçon, ni d’imposer un
modèle. Nous pensons que chaque individu, chaque structure, chaque organisation
peut trouver son écologie propre.
Source : L’ADN avril 2019 – Mélanie Roosen