Ce que la crise nous apprends sur nous et la société

Je fais partie de ceux qui, pour guérir, préfèrent écouter et décrypter le symptôme, plutôt que vouloir le faire taire.

Dans cette même idée, il est intéressant de regarder le Covid 19 comme le symptôme de notre société.

Pour cela, la médecine chinoise, pleine de sagesse et basée sur la prévention offre un éclairage intéressant, en partant du principal symptôme et de l’organe affecté par le virus : le poumon.

Elle relie le poumon à 4 symboliques : 1 – notre rapport au monde extérieur, 2- la suffocation-oppression, 3- la tristesse et 4- l’élément masculin. J’ajoute à cette liste qu’en occident, le poumon symbolise notre rapport à la vie et à la mort.

Regardons donc les liens entre le virus et ces symboliques.

Il est clair qu’il met en lumière toutes les limites de notre système actuel, tout en nous montrant d’autres possibles.

En reprenant ces symboliques, on pourrait dire que ce virus nous invite à plus d’intériorité, à écouter notre voix intérieure plutôt que les multiples injonctions et sollicitations de l’extérieur.  Ce fameux référentiel interne qui est à la fois notre guide, notre axe et la base de notre sécurité. Les accords toltèques l’expliquent très bien, les démarches en accompagnement (psy, coaching etc) sont aidantes pour y accéder, en désapprenant toutes ces choses qui nous limitent.

Il invite également à plus de coopération, de solidarité, moins de compétition et d’individualisme, à agir en considérant les ressources en déclin de notre terre. Arrêter d’être dans le déni et l’inaction. Le lien, la bienveillance, le soutien, l’action, sont autant de pistes pour accéder à la joie, celle de vivre et de partager de bons moments, les avancées, les succès… Ensemble nous portons et sommes notre propre remède.

Et puis, imaginer comment nous serions mieux, et en meilleur santé si nous étions plus focalisés sur le positif, regardions le beau, partagions la joie et vivions plus dans l’Amour… car la peur impacte fortement le psychologique et l’immunité. Et surtout elle relève de notre cerveau reptilien, générant les réflexes archaïques de sidération, fuite ou attaque, qui sont peu propices à la recherche de solutions. Or le battage médiatique que nous subissons actuellement nous maintient dans la peur, et de ce fait, nous empêche d’avoir toutes nos capacités de réflexion, d’objectivité et d’action… sans compter les dégâts psychologiques en cours et à venir qui peut-être seront aussi lourds et coûteux que les malades du Covid…

Comment les systèmes de décisions pourraient avoir un meilleur équilibre  les polarités Yang et Yin de notre société. Réintégrer plus d’élément féminin, permettrait moins de violence, plus d’écoute, d’empathie. N’en avons-nous pas un besoin urgent ?

Enfin, comment notre société occidentale pourrait-elle voir la mort comme partie intégrante de la vie ? Nous allons tous mourir, que ce soit d’un cancer, d’un arrêt cardiaque, de la maladie d’Alzeilmer, de la grippe, de tristesse, d’un accident, de mort naturelle ou du Covid, ce passage est inéluctable. A quoi cela sert-il de le nier ? A quoi cela sert-il de vouloir éradiquer les facteurs qui peuvent la générer ? Ne serait-il pas plus intéressant d’inviter les personnes à l’accepter, ne pas en avoir peur, s’y préparer aussi, et réaliser que l’accompagnement humain est aussi important, voire plus, que la médicalisation, pour partir en paix. Car qu’est-ce qui est important pour une personne à la fin de sa vie ? Prolonger sa vie de quelques jours ou quelques heures dans des conditions d’isolement, voire de maltraitance ou bien être entourée de ses proches, dans un environnement bienveillant, permettant de vivre ses derniers instants dignement ?

Je crois également que rien n’arrive par hasard. Alors, j’aimerai inviter chacun à se questionner sur le sens de ce que nous vivons en ce moment, et au-delà de cette analyse, se responsabiliser, se positionner, s’affirmer dans ce qui lui semble juste pour la vie qu’il veut aujourd’hui, en considérant tout ce que nous savons des enjeux actuels, les valeurs qui font sens maintenant, et ce que nous voulons transmettre à nos descendants.

Oui les remises en questions sont saines et le changement, qu’il soit subi ou non, nous emmène sur un chemin que quelque part nous ne maitrisons pas, mais pour lequel nous pouvons choisir d’être présent à notre manière. Comment voulons-nous vivre nos prochaines années ? Sur le plan personnel, professionnel, individuel, collectif , social ?

C’est dans le cahot et la contrainte que peut naître le meilleur, c’est en écoutant notre coeur que nous pouvons trouver notre voie, c’est en collaborant dans la bienveillance que nous construisons des édifices majestueux.

Serait-il possible de laisser l’espoir et la lumière prendre autant de place au moins que la peur et l’oppression ? La vie est là, et nous en sommes tous acteurs. C’est peut-être un rêve, mais que vaut la vie sans rêve ?

Sandrine GUENAND GALLIENNE